Critique du jeu Cyberpunk sur Nintendo Switch 2 — Une renaissance chromée dans le creux de la main Date de sortie : 5 juin 2025

Date de sortie : 5 juin 2025

Développeurs : CD Projekt Red

Éditeur : CD Projekt 

Plates-formes : Nintendo Switch 2

Genres

Prix : 99.99$



Sorti dans le fracas et la controverse en 2020 sur les consoles de génération précédente, Cyberpunk 2077 a été à la fois un rêve inachevé et une promesse brisée. Mais les temps ont changé, les consoles aussi. Avec la Nintendo Switch 2, CD Projekt RED tente un pari audacieux : faire vivre Night City dans le creux de la main, sans trahir son essence. Et contre toute attente, l'expérience est non seulement viable, mais parfois brillante. Si vous pensiez que cette mégalopole tentaculaire n'était pas taillée pour une console portable, détrompez-vous.


Un portage à contre-courant


La première question qu’on se pose naturellement, c’est : « Comment ce monstre technologique peut-il tourner sur une console portable ? » La réponse tient en deux mots : magie noire. Ou, plus concrètement, optimisation hybride. Le studio polonais a retravaillé les textures, modifié la densité de population, adapté les effets de lumière et introduit une technologie de mise à l’échelle dynamique couplée au DLSS embarqué dans le nouveau chipset NVIDIA personnalisé de la Switch 2. Le résultat ? Un Cyberpunk fluide, stable, et étonnamment beau — du moins, à l’échelle de la machine.


Bien sûr, on est loin des versions PS5 ou PC. Les néons sont un peu moins éclatants, les ruelles moins poisseuses, les visages parfois figés. Mais Night City reste immersive, dangereuse, verticale et vibrante. Elle est toujours cette jungle urbaine où la survie est un art et où le transhumanisme est devenu une norme sociale.



Narration : entre chaos et poésie


L’histoire de V, mercenaire cybernétisé pris dans une spirale de trahisons, d’implants instables et de révolte intérieure, reste le cœur palpitant du jeu. La version Switch 2 intègre directement les contenus de Phantom Liberty, ainsi que les améliorations de la version 2.0, offrant une aventure complète et bien rythmée.


Les choix moraux et les dialogues à embranchements donnent au joueur une vraie sensation d’impact. Johnny Silverhand, incarné avec toujours autant de panache par Keanu Reeves, reste un personnage fascinant — à la fois parasite et mentor, cynique et visionnaire. Les quêtes secondaires, nombreuses et souvent brillamment écrites, ne sont pas des à-côtés mais bien le ciment de cette fresque dystopique.


Une jouabilité affinée pour l’écran portable


La grande surprise vient de la maniabilité. Les contrôles ont été intelligemment repensés pour la console. Le gyroscope peut être activé pour viser plus précisément, les raccourcis d’interface sont simplifiés, et le retour haptique de la Switch 2 est mis à contribution pour ajouter du ressenti lors des fusillades ou des piratages.


La conduite reste un point délicat : toujours un peu flottante, surtout avec des véhicules rapides. Cela dit, le ressenti s’est amélioré comparé aux premières versions du jeu. En combat, que vous choisissiez d’entrer comme une brute cybernétique ou de pirater vos ennemis à distance comme un ninja digital, le gameplay reste solide, varié et tactique. Les arbres de compétence repensés apportent une vraie profondeur aux builds, avec des combinaisons plus cohérentes et efficaces.



Le multijoueur : une extension bien pensée


C’est peut-être là que la Switch 2 crée la surprise. Cette version inclut une expérience multijoueur inédite intitulée Cybernetic Shadows, jouable en ligne et en local via réseau ad hoc. Jusqu’à quatre joueurs peuvent arpenter une zone instanciée de Night City, remplie de missions coopératives, de contrats à hauts risques et de mini-scénarios procéduraux.


Chaque joueur incarne son propre V, avec son build personnalisé, dans un cadre qui favorise la collaboration. On infiltre des mégatours pour voler des données classées, on traque des cyber-psychopathes en duo, ou on participe à des braquages synchronisés à la GTA Online, mais version dystopique. Pas de monde ouvert partagé cependant — l’ambition reste mesurée, et le matchmaking parfois capricieux. Néanmoins, cela ajoute une belle longévité au titre et donne une autre dimension à l’univers.


Technique et performance


En mode portable, le jeu tourne généralement en 720p dynamique à 30 fps, presque stables, avec quelques chutes légères lors des séquences chargées en effets. En mode docké, on atteint un 900p propre avec un framerate plus fluide. Le tout accompagné d’un temps de chargement réduit grâce au SSD de la Switch 2. Le portage est donc non seulement fonctionnel, mais étonnamment plaisant.


Quelques bugs subsistent, mais rien de dramatique : PNJ coincés, collisions approximatives, missions qui tardent à se valider. Rien à voir avec le chaos du lancement original. La version Switch 2 profite de plusieurs années de correctifs et d’un moteur retravaillé, garantissant une expérience bien plus stable et cohérente.



Direction artistique et ambiance sonore


Visuellement, Cyberpunk conserve son identité forte, malgré l’allègement graphique. Les effets de néon, les panneaux publicitaires agressifs, les cieux pollués, tout participe à cette sensation d’étouffement technologique. La direction artistique fait ici plus que compenser les limitations techniques.


La bande-son reste exceptionnelle. Qu’il s’agisse de la radio en voiture, de la musique dynamique des combats, ou de la voix grave et obsédante de Silverhand, l’ambiance sonore vous colle à la peau. Mention spéciale au travail de localisation française, de qualité surprenante, avec un doublage crédible et bien rythmé.



Night City tient dans votre poche… et ça fonctionne


Le pari était risqué, mais CD Projekt RED a su réinventer Cyberpunk pour une plateforme pourtant considérée comme secondaire par les fans de jeux AAA. Sur Nintendo Switch 2, le jeu ne perd ni son âme, ni son propos. Il s’adapte, se transforme et réussit à offrir une aventure dense, immersive et même enrichie grâce à son mode multijoueur coopératif. Bien sûr, tout n’est pas parfait : les compromis visuels sont visibles, quelques bugs rappellent que la bête n’est jamais totalement domptée. Mais la magie opère, et l’immersion reste intacte.







+ L’expérience complète (jeu de base + DLC Phantom Liberty) dans un format portable réussi.

+ Un mode multijoueur coopératif original et bien intégré.

+ Interface et gameplay adaptés à la console avec brio.





- Graphismes réduits et parfois flous en mode portable.

- Quelques ralentissements et bugs persistants.

- Le multijoueur manque de matchmaking solide et de monde ouvert.





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