Date de Sortie : 17 juin 2025
Développeurs: Dustwin Studios & Z-Software
Éditeur : Z-Sofrware GMBH
Genre : Jeu de rôle
Plateformes : Xbox Series, Switch , PS5, PC
Prix: 25,99$
Quand la stratégie rencontre la poussière et la rouille
Le monde est en ruine. La civilisation s’est effondrée dans une tempête de feu, de violence et d’oubli. La terre est devenue stérile, les villes ne sont plus que des carcasses rouillées, et les survivants, eux, n’ont plus grand-chose d’humain. Dans ce décor apocalyptique, Dustwind: The Resistance propose une expérience tactique solo, adaptée à la manette, où l'on incarne un jeune fermier arraché à sa terre natale, projeté au cœur d’un conflit qu’il ne comprend pas encore totalement.
Développé par Dustwind Studios et porté sur Xbox par Z-Software, The Resistance se présente comme un spin-off du jeu original Dustwind, initialement multijoueur sur PC. Ce portage console propose une campagne solo narrative, pensée pour les joueurs solitaires friands de tactique en temps réel… avec une bonne dose de chaos.
Mais est-ce que cette poussière vaut la peine qu’on s’y frotte? Plongeons dans les cendres.
Une histoire classique, mais efficace
Le scénario de la version Xbox prend une tournure différente de celle sur PC. Plutôt que de suivre une survivante solitaire en quête de revanche, on incarne ici un jeune fermier, issu d’un petit village paisible. Quand sa communauté est attaquée et réduite en cendres par une faction brutale, le héros est sauvé in extremis par un groupe de résistants — une escouade aux gueules cassées mais aux convictions solides. Il rejoint alors leur cause, avec en toile de fond une lutte pour la liberté, la justice, et peut-être la reconstruction de quelque chose de meilleur.
L’histoire ne réinvente pas la roue. On y retrouve les grands archétypes du genre post-apo : les pillards sadiques, les mercenaires désabusés, les villages défendus par des barricades de fortune, et bien sûr, des quêtes de vengeance et de rédemption. Mais malgré ce classicisme, le récit tient debout. Il est raconté sans lourdeur, à travers des bribes de dialogue, des événements environnementaux et des situations tactiques qui laissent place à l’interprétation. Et dans ce désert, parfois, une suggestion vaut mieux qu’un long discours.
Un gameplay tactique robuste… à la manette
Au cœur de Dustwind: The Resistance, on retrouve un gameplay hybride : entre tactique en temps réel, action isométrique, et parfois même infiltration improvisée. On dirige une petite escouade de personnages — chacun avec ses compétences et son équipement — dans une série de missions variées.
La plupart du temps, il s’agit de sécuriser des zones, secourir des otages, poser des pièges, ou simplement survivre à des embuscades bien tendues. Chaque niveau est une sorte de puzzle tactique. Il faut observer les déplacements ennemis, utiliser le terrain, répartir les ressources intelligemment (surtout les munitions!), et parfois faire des choix moraux : qui sauver? Qui sacrifier?
Et le plus surprenant dans tout ça? Le gameplay fonctionne étonnamment bien sur Xbox. Les contrôles à la manette, souvent casse-gueule dans ce genre de jeux pensés pour la souris, ont été ajustés avec soin. Passer d’un personnage à l’autre, ouvrir l’inventaire, déployer une tourelle ou poser un piège se fait avec une certaine fluidité. Ce n’est pas parfait — certaines manipulations restent lentes ou imprécises — mais dans l’ensemble, l’adaptation est réussie.
Une escouade aux multiples visages
Ce qui distingue cette version, c’est l’importance de l’escouade. Le joueur ne joue pas seul, mais est accompagné de plusieurs compagnons d’armes, chacun avec ses forces, faiblesses et parfois une touche d’humour grinçant. On retrouve la tireuse d’élite patiente, le technicien bricoleur, le bourrin au fusil à pompe… bref, des archétypes efficaces mais bien utilisés.
Ce système permet de personnaliser l’approche de chaque mission. En combinant les compétences (sniper à distance + piégeur + tank frontal, par exemple), on adapte notre stratégie au terrain. Le jeu ne vous force pas dans un seul style de jeu : vous pouvez rusher comme un bourrin… ou piéger chaque couloir et attendre patiemment l’ennemi. Et souvent, les deux à la fois.
Une réalisation technique modeste mais solide
Visuellement, Dustwind: The Resistance n’impressionnera personne. Les graphismes sont fonctionnels, voire un peu ternes. L’interface est claire, mais les animations sont rigides, les textures datées, et la palette de couleurs reste bloquée entre « poussière », « rouille » et « sang séché ». Mais dans un sens, ça colle avec l’univers. On ne s’attend pas à des néons ou des effets pyrotechniques dans un monde où l’eau potable est un luxe.
Côté performance, le jeu tourne bien sur Xbox One et Xbox Series, sans crash ni ralentissements notables. Les temps de chargement sont raisonnables, et même si l’IA ennemie est parfois un peu idiote (certains ennemis courent littéralement dans vos pièges comme des lemmings), elle reste suffisamment agressive pour offrir un défi constant.
La bande sonore est discrète mais efficace. Quelques effets métalliques, des coups de feu secs, des grincements rouillés, et une ambiance sonore poussiéreuse viennent compléter l’expérience. Pas de doublages mémorables, mais ce silence participe à l’atmosphère sèche du jeu.
Des missions variées, mais parfois répétitives
Le jeu propose une bonne variété de missions : infiltration, défense de base, escorte, sabotage… mais au fil des heures, on sent que certaines mécaniques tournent en boucle. Les objectifs se répètent, les décors aussi, et même si le jeu essaie de renouveler la formule avec de nouveaux ennemis ou pièges, l’impression de déjà-vu s’installe vers la seconde moitié de la campagne.
De plus, l’absence de réels embranchements narratifs ou de conséquences fortes aux décisions (du moins en surface) limite la rejouabilité. On aurait aimé pouvoir influencer davantage le cours des événements, ou voir notre escouade évoluer plus en profondeur.
Au final, c’est bon ou pas?
Dustwind: The Resistance sur Xbox est un petit jeu tactique qui fait preuve d’un courage certain dans sa proposition. En transposant un gameplay exigeant sur console, en proposant une escouade attachante et un monde cohérent malgré ses limites techniques, il réussit là où bien d’autres portages échouent.
Il ne plaira pas à tout le monde. Il faut aimer réfléchir avant d’agir, tolérer une interface un peu rugueuse et un rythme lent. Mais pour les amateurs de stratégie post-apocalyptique, c’est une belle surprise qui mérite qu’on lui accorde un peu de temps… et quelques munitions bien placées.
+ Un gameplay tactique bien adapté à la manette, avec un bon équilibre entre action et stratégie.
+ Des missions variées avec une escouade personnalisable, permettant plusieurs approches.
+ Une ambiance post-apocalyptique crédible, avec un effort réel sur l’atmosphère et la cohérence du monde.
- Des graphismes datés et des animations rigides, sans grande amélioration sur consoles modernes.
- Une certaine répétitivité des objectifs, surtout en seconde moitié de campagne.
- Un manque d’impact narratif des choix, limitant la rejouabilité.