Développeurs: Upscale Studio
Éditeur : APPWILL Company LTD
Plateformes : PS5, Switch,
Prix: 6,99$
Dans l'univers vidéoludique moderne, où les simulateurs de vie abondent et où l'on peut incarner à peu près n'importe quoi, des chèvres déjantées aux oies espiègles, l'idée d'un "simulateur de chat" n'est pas nouvelle. Mais Cat From Hell, fraîchement débarqué sur PlayStation 5, promet d'élever la notion de "méchanceté féline" à des sommets inédits. Le concept est simple, voire minimaliste : vous incarnez un chat – un chat avec une mission, apparemment inspiré par les forces du désordre – dont le but est de semer la pagaille dans la maison de votre vieille et charmante "Granny" (Mamie, pour les francophones), tout en essayant de piéger un autre chat innocent pour lui faire porter le chapeau. L'idée est intrigante, offrant un potentiel de chaos absurde et de comédie de situation. Cependant, la transition d'une idée amusante à une exécution vidéoludique convaincante est un chemin semé d'embûches, et Cat From Hell trébuche malheureusement sur un grand nombre d'entre elles.
Dès le lancement du jeu, l'immersion se veut immédiate, mais non sans heurts. On se retrouve dans la peau d'un félin en vue à la première personne, parcourant les couloirs d'une maison qui, bien que détaillée en termes d'objets destructibles, souffre d'une réalisation visuelle qui rappelle davantage l'ère PlayStation 2 qu'une console de neuvième génération. Les textures sont souvent grossières, les modèles 3D manquent de finesse et les animations, tant du chat que de la fameuse Mamie, sont raides et peu naturelles. On ne s'attend pas à une prouesse technique digne d'un AAA, mais pour un jeu sorti sur PS5, l'écart est notable et nuit d'emblée à l'engagement.
Une meowanique de jeu ouf...
Le cœur du gameplay tourne autour de la destruction d'objets et de la manipulation de l'environnement pour provoquer la colère de Mamie. Vases, assiettes, téléviseurs, rideaux, aquariums – tout est là pour être mis sens dessus dessous. Le chat peut sauter, griffer, et "pousser" les objets, souvent avec une physique de ragdoll aléatoire qui peut parfois générer des moments amusants, mais plus souvent des situations imprévisibles et frustrantes. L'interaction avec l'environnement est loin d'être fluide ; les objets réagissent parfois de manière inattendue, se bloquant ou traversant les surfaces, ce qui rend l'objectif de "piéger l'autre chat" plus une affaire de chance que de stratégie. On doit effectuer diverses actions pour faire monter la jauge de colère de Mamie, et quand elle vous prend en flagrant délit, c'est la punition. Le défi consiste à s'enfuir et à trouver une cachette avant qu'elle ne vous attrape.
La mécanique la plus distincte, et malheureusement la plus bancale, est celle de la "culpabilisation" de l'autre chat. L'objectif est de faire en sorte que Mamie associe la destruction à l'autre félin. Cela implique de déplacer des objets près de lui, de le faire passer pour le coupable au moment critique. Cependant, l'IA des deux chats est d'une prévisibilité ou, au contraire, d'une imprévisibilité qui confine au dysfonctionnement. Le chat "rival" peut se bloquer dans le décor, rester immobile inexplicablement ou se téléporter, rendant toute tentative de mise en scène difficile, voire impossible. La satisfaction de réussir à piéger l'autre est souvent éclipsée par le sentiment que cela s'est produit par accident plutôt que par une ingénieuse planification.
Deux meowdes de jeux....
Le jeu propose un mode histoire et un mode bac à sable. Le mode histoire est une succession de missions où l'on doit atteindre certains objectifs de destruction ou de piégeage avant que la jauge de patience de Mamie ne se vide complètement. La progression est linéaire et le manque de variété dans les scénarios fait rapidement poindre la répétition. Le mode bac à sable, lui, est une arène de destruction libre, qui peut divertir quelques minutes, mais dont l'intérêt s'épuise vite faute de réelles incitations ou de nouveaux défis.
La durée de vie de Cat From Hell est, de ce fait, très limitée. Une fois les quelques pièces de la maison explorées et les types de destruction vus, il y a peu de raisons d'y revenir.
La partie sonore du jeu est également peu inspirée. Les miaulements du chat sont génériques, les bruitages des objets cassés sont peu convaincants, et la voix de Mamie, bien que présente pour exprimer sa colère, est souvent de mauvaise qualité audio, semblant compressée et dépourvue de nuance. Il y a peu de musique pour accompagner l'action, ce qui contribue à une ambiance générale assez plate et dénuée de vie. Le DualSense de la PS5 est utilisé pour quelques vibrations, mais l'intégration est minimale et n'apporte pas grand-chose à l'immersion.
Le meow final...
En fin de compte, Cat From Hell est un exemple typique de jeu à concept amusant sur le papier, mais dont l'exécution technique et le manque de polish l'empêchent de s'épanouir. Il essaie d'être un simulateur de chaos humoristique, mais les problèmes techniques, l'IA défaillante et la répétitivité excessive le transforment en une expérience plus frustrante qu'amusante. Même à un prix réduit, il est difficile de le recommander, même pour les plus grands fans de chats ou de jeux de simulation loufoques. On en retire l'impression d'un jeu développé rapidement, sans la profondeur et la finition nécessaires pour capitaliser sur son idée de base.
+ Concept Original et Potentiel Comique
+ Destructibilité de l'Environnement
+ Accessibilité Simple
- Problèmes Techniques et Graphiques Majeurs
- Répétitivité et Manque de Profondeur
- IA Défaillante du "Rival" et de Mamie