Titre : Pokémon Legends : Z-A
Développeurs : Game Freak
Éditeurs : Nintendo
Genre : Action
Plateformes : Nintendo Switch, Nintendo switch 2
Prix : 99,99$
Quand Game Freak a dévoilé Pokémon Legends : Z-A, les fans s’attendaient à un nouveau souffle pour la franchise. Après un Légendes : Arceus prometteur mais perfectible, ce nouvel épisode exclusif à la Nintendo Switch 2 (et compatible Switch classique) promettait de redéfinir la relation entre humains et Pokémon.
Résultat : une aventure audacieuse, imparfaite, mais profondément marquante.
Retour à Kalos : une ville, mille tensions
L’histoire se déroule dans la région de Kalos, des années après les événements de Pokémon X/Y.
La légendaire Illumis City (inspirée de Paris) est au cœur du jeu : une métropole en pleine reconstruction où humains et Pokémon tentent de cohabiter.
On y incarne un jeune héros recruté par la société Lumiose Rebuild, chargée de repenser la ville. Mais derrière les façades illuminées se cachent des tensions sociales, des Pokémon rebelles et un climat politique fragile.
Le jeu aborde des thèmes inédits pour la série : la peur du progrès, la cohabitation des espèces, l’écologie urbaine. C’est un ton plus adulte, plus introspectif, qui donne à Z-A une identité singulière.
Un gameplay enfin renouvelé
La grande réussite de Pokémon Legends : Z-A, c’est son système de combat hybride.
Fini le tour par tour figé : le joueur se déplace librement pendant les affrontements, esquive, se repositionne et ordonne des attaques en temps réel. Les combats deviennent de vraies chorégraphies où stratégie et réflexes se mêlent.
Les duels contre les Pokémon sauvages géants sont spectaculaires, et ceux contre les dresseurs gardent l’essence tactique de la série.
Cette fusion fonctionne étonnamment bien : c’est nerveux, lisible et stimulant.
Le retour des Méga-Évolutions
La Méga-Évolution, emblématique de Pokémon X/Y, fait son grand retour.
Elle repose désormais sur une jauge de lien émotionnel : plus la relation entre le dresseur et son Pokémon est forte, plus la transformation est puissante et durable.
Ce système apporte du rythme, de la tension, et renforce le sentiment de connexion avec ses partenaires.
Illumis, la vraie star du jeu
Illumis City est le personnage principal de Z-A.
Chaque quartier a sa personnalité : le district industriel couvert de fumée, les galeries d’art futuristes, les souterrains peuplés de Pokémon obscurs…
Le cycle jour/nuit transforme la ville : la journée, on aide les habitants à reconstruire ; la nuit, les duels illégaux et tournois Z-A Royale envahissent les rues.
Le joueur peut aussi explorer des zones périphériques – forêts luminescentes, ruines, carrières désertes – pour capturer des Pokémon rares.
La direction artistique surprend : entre modernité urbaine et nature renaissante, Game Freak livre son monde le plus stylisé depuis longtemps.
Sur Switch 2, le jeu gagne en clarté visuelle : textures plus fines, reflets réalistes, 60 fps constants.
Ce n’est pas un chef-d’œuvre technique, mais c’est de loin le Pokémon le plus fluide et cohérent visuellement.
Une aventure plus humaine et plus intime
Loin de la structure “routes-arènes-Ligue”, Pokémon Legends : Z-A raconte une histoire personnelle.
Chaque quartier d’Illumis cache ses personnages secondaires, leurs drames et leurs espoirs.
Certains arcs narratifs – un ingénieur désillusionné, une artiste hantée par son Pokémon disparu – offrent des moments émouvants et inattendus.
Les liens entre le héros et ses Pokémon sont au cœur de l’expérience.
Une nouvelle mécanique, les Quêtes de Lien, permet de tisser des affinités uniques avec chaque membre de son équipe, débloquant des attaques exclusives ou des scènes de complicité.
Ces interactions donnent une vraie âme à l’aventure, et rappellent que la série parle avant tout d’amitié et de respect mutuel.
Des mécaniques annexes bien pensées
Pokémon Legends : Z-A propose plusieurs activités secondaires :
Le Z-A Royale : un mode tournoi en équipe où stratégie et chaos s’entremêlent.
La reconstruction urbaine : investir des ressources pour améliorer les quartiers et débloquer des quêtes supplémentaires.
Les Terrains Éco-Z, des zones sauvages où la capture et l’observation des Pokémon prennent une dimension écologique.
Ces ajouts renforcent la cohérence du monde et prolongent agréablement la durée de vie, estimée à 30–40 heures pour une aventure complète.
Une bande-son entre nostalgie et modernité
Musicalement, Z-A est une réussite.
La compositrice Hitomi Sato livre une partition élégante : orchestres, synthés urbains, percussions électroniques.
Les thèmes nocturnes d’Illumis, inspirés du jazz parisien, sont superbes.
Les musiques de combat, elles, combinent énergie et mélancolie : un équilibre rare dans la série.
Cette bande-son contribue énormément à l’ambiance : on se sent vraiment plongé dans une ville entre deux époques, tiraillée entre progrès et souvenirs.
Les défauts d’un chef-d’œuvre inachevé
Tout n’est pas parfait, loin de là.
Malgré ses progrès techniques, Z-A hérite encore des faiblesses du moteur Game Freak :textures parfois floues,personnages rigides, quelques ralentissements dans les zones chargées.
La structure des missions peut aussi paraître répétitive : capture, rapport, amélioration, nouvelle zone.
Le rythme s’essouffle vers la fin, et certaines quêtes secondaires manquent d’intérêt.
Enfin, si le scénario aborde des sujets forts, il se refuse toute noirceur : la conclusion reste bienveillante, presque trop sage.
On sent que Game Freak n’a pas voulu franchir le pas d’un véritable drame narratif.
-Un Pokémon de transition
Malgré ses défauts, Pokémon Legends : Z-A a quelque chose de profondément sincère.
Il ne cherche pas à copier les anciens épisodes, mais à réinventer la formule.
C’est un jeu de transition, un pont entre le Pokémon classique et ce que la série pourrait devenir : plus mature, plus thématique, plus réfléchi.
Illumis devient un miroir du monde moderne : un lieu où technologie et nature se croisent, où chaque choix façonne l’avenir de la cohabitation.
Rarement un Pokémon n’avait suscité autant de réflexion tout en restant accessible et poétique.
Focus Final
Pokémon Legends : Z-A n’est pas un chef-d’œuvre parfait, mais c’est sans conteste le plus audacieux épisode Pokémon depuis dix ans.
Il ose, il expérimente, et il redonne envie d’y croire.
+ Un système de combat hybride dynamique et stimulant.
+ Une mise en scène urbaine superbe, dense et atmosphérique.
+ Une narration plus humaine, qui aborde des thèmes nouveaux avec finesse.
-Quelques limites techniques toujours visibles, même sur Switch 2.
-Une structure de missions répétitive à long terme.
- Une fin un peu trop sage, qui évite les vraies zones d’ombre.
Un Pokémon qui ne cherche pas à plaire à tout le monde, mais qui ose évoluer.
Pokémon Legends : Z-A prouve que la série peut encore surprendre, émouvoir et inspirer.
Un épisode imparfait, certes, mais profondément nécessaire.

