Titre: Reach
Développeurs : ndreams Elevation
Éditeurs : nDreams
Genre : Simulation
Plateformes : PSVR2, PC-VR
Prix : 54,99 $
Il y a des jeux VR qui cherchent simplement à nous divertir, et puis il y a Reach. Le dernier-né du studio britannique nDreams Elevation ne se contente pas de proposer une simple expérience en réalité virtuelle : il ambitionne de nous plonger corps et âme dans une aventure où chaque geste, chaque pas, chaque souffle devient palpable. Entre exploration, escalade et émerveillement, Reach tente de repousser les limites de l’immersion… quitte à trébucher parfois dans son excès d’ambition.
Une immersion totale dans la peau d’un héros réticent
Dès les premières minutes, Reach impose son atmosphère : un monde mystérieux, souterrain et presque organique, où chaque paroi semble respirer, où la lumière joue avec la roche, où l’écho de nos pas résonne dans des couloirs abandonnés. Le joueur incarne un protagoniste ordinaire, projeté malgré lui dans une quête aux frontières du mythe et du fantastique. On ne se contente pas d’observer : on vit littéralement l’aventure.
La force du jeu réside dans cette conscience corporelle totale. Grâce au travail de nDreams Elevation, chaque mouvement de bras, chaque appui du pied, chaque rotation de la tête est fidèlement reproduit. Escalader une paroi devient une épreuve physique ; sauter d’un rebord à un autre provoque une montée d’adrénaline réelle. On a véritablement la sensation de « sentir » son corps virtuel, et cela fait toute la différence.
Le souffle de l’aventure : escalader, glisser, survivre
Reach s’inspire clairement des grandes licences d’action-aventure, quelque part entre Uncharted et Tomb Raider, mais transposées en réalité virtuelle. Les déplacements sont amples : on grimpe, on glisse, on s’élance sur des tyroliennes, on s’agrippe à la moindre prise pour atteindre un promontoire vertigineux. Ces moments sont grisants et rappellent ce que la VR peut offrir de meilleur : le sentiment de liberté absolue.
Les environnements, vastes et variés, invitent à l’exploration. Certaines zones dévoilent des panoramas sublimes, baignés de lumière, tandis que d’autres plongent le joueur dans des ténèbres inquiétantes. Le level design intelligent incite à chercher des chemins alternatifs, des objets à collecter ou des indices pour progresser. Le tout accompagné d’une mise en scène cinématographique, renforcée par une bande-son immersive et des effets visuels plutôt impressionnants sur PSVR2.
Des ambitions techniques parfois trop grandes
Malheureusement, toute cette grandeur a un prix. Sur les versions PC-VR ou via Virtual Desktop, les joueurs font face à plusieurs désagréments : ralentissements, bugs, textures qui s’affichent tardivement, voire des problèmes de compatibilité avec certaines configurations. L’expérience perd alors en fluidité et en immersion.
Même si la version PSVR2 semble la plus stable et la plus aboutie — certains joueurs la décrivant comme « le Uncharted de la VR » — le contraste est évident sur d’autres plateformes. Les soucis d’optimisation trahissent parfois l’ambition technique du titre, qui visait sans doute plus haut que ce que certains systèmes actuels peuvent offrir.
De plus, la physique, pourtant essentielle à ce type de jeu, n’est pas toujours cohérente : on peut parfois glisser de manière imprévisible, ou se retrouver bloqué dans des positions étranges. Rien de dramatique, mais assez pour briser momentanément la magie.
Un voyage sensoriel inégal mais marquant
Là où Reach séduit le plus, c’est dans sa capacité à nous faire oublier la réalité. Quand tout fonctionne, le jeu devient une expérience viscérale, presque spirituelle : la peur du vide, la sueur au front, la satisfaction d’avoir grimpé une falaise de ses propres mains. C’est une prouesse rare, que seuls quelques jeux VR réussissent à provoquer.
Cependant, l’expérience peut être éprouvante pour les non-initiés : le motion sickness guette dès les premières tyroliennes, et les séquences de saut ou de glissade sont à éviter si vous êtes sensibles aux mouvements rapides. Le jeu s’adresse donc avant tout à un public averti, prêt à investir physiquement et mentalement dans une aventure immersive.
Un potentiel énorme… encore perfectible
nDreams Elevation prouve avec Reach qu’il maîtrise désormais les codes narratifs et sensoriels de la VR moderne. Le studio livre un jeu audacieux, ambitieux et d’une rare intensité, mais qui manque encore de finition. Les visuels sont réussis sans être révolutionnaires, la bande-son transporte, mais quelques détails viennent gratter la surface du rêve : des animations inégales, des problèmes de synchronisation et une optimisation qui demande encore du travail.
Pourtant, malgré ses imperfections, on ressort de Reach avec le sentiment d’avoir vécu quelque chose de fort. Une aventure qui nous pousse à aller plus haut, plus loin, non pas avec une manette, mais avec tout notre corps. C’est là que réside la véritable réussite du jeu.
Focus Final
Reach est un voyage VR spectaculaire, audacieux et plein de promesses. Ceux qui jouent sur PSVR2 y trouveront probablement l’une des expériences les plus immersives du moment. Les autres devront composer avec quelques défauts techniques, mais découvriront tout de même un jeu qui repousse les frontières de l’aventure virtuelle.
+ Sensation d’immersion totale et gameplay corporel bluffant.
+ Environnements superbes et exploration libre et vertigineuse.
+ Mise en scène cinématique et bande-son immersive.
- Optimisation inégale selon les plateformes.
- Quelques bugs et problèmes de physique.
- Motion sickness possible pour les joueurs sensibles.