Le test d'un chef-d'oeuvre: Neva

Genre : Plateformes, Aventure - Date de sortie : 15/10/2024
Développeur : Nomada Studio - Éditeur : Devolver Digital
Plateforme : Steam, Nintendo Switch, PlayStation and Xbox Series  
 
Neva est un jeu développé par les Barcelonais de Nomada Studio, à qui l'on doit Gris, un jeu que je n'ai malheureusement pas encore eu l'occasion de découvrir. Je dis malheureusement, car au vu de l'expérience offerte par Neva, je regrette de ne pas y avoir mis les mains dessus. D'autant plus quand on sait qu'il est développé par le même trio de tête : Conrad Roset, Roger Mendoza et Adrian Vuevas, les fondateurs de Nomada Studio.
 

Neva débute avec Alba, accompagnée de deux loups à bois au pelage d’un blanc immaculé : un adulte et un encore enfant, affrontant des êtres sombres, noirs, tout droit sortis des ténèbres. L'issue de cet affrontement sera dramatique. À la suite de ce terrible combat, Alba et le jeune loup mystique se lancent dans un voyage périlleux à travers un monde autrefois magnifique qui se décompose lentement autour d’eux.


Dans Neva, pas de dialogue inutile. En fait, vous n'entendrez que deux mots : "Neva" et... Je préfère taire le deuxième, car il révèle une part importante de l’histoire. Une histoire qui reprend le thème de la parentalité, principalement de l’évolution de la relation parent-enfant, et dont l’interprétation reste libre à chacun, mais qui, de son introduction à sa conclusion, vous fera ressentir un large éventail d’émotions : tristesse, joie, espoir et bien d'autres, grâce à une mise en scène exceptionnelle reposant sur un parfait équilibre entre image et sound design.

Parlons Graphisme


Contrairement à Gris, Neva n’est pas conçu à partir d'images en aquarelle, un choix délibéré de Conrad Roset, le directeur créatif du titre, qui voulait créer une œuvre différente. Les personnages, comme les décors, ne possèdent aucun contour, et certaines parties des décors ne sont composées que de taches de couleur. J’ai immédiatement ressenti deux inspirations : celle des studios Ghibli pour le design des loups, mais aussi pour la création des ennemis qui ressemblent à Kaonashi (le Sans-Visage) du Voyage de Chihiro, dont leur animation ressemble beaucoup à celle de l’infection dans Princesse Mononoké. 
 
 
J’ai également ressenti l’influence de Jean Giraud, dit Moebius, dans la conception d’Alba ainsi que dans la conception des décors. Au début de ce chapitre, je parlais d’œuvre, mais j’aurais dû dire de chef-d’œuvre. Oui, car en plus de ces images magnifiques jouant en permanence sur les contrastes de couleurs et de lumière, l’animation y est aussi fluide que dynamique. Neva est pour moi un chef-d’œuvre vidéoludique.

Sound Design :
 
 
On a donc un beau jeu, avec une très belle narration, mais qu'en est-il du sound design ? Je suis au regret de vous dire que la bande sonore concoctée par le groupe Berlinist, qui avait aussi œuvré sur Gris, est tout simplement magnifique. La musique, tout comme les effets sonores, ne fait pas qu’accompagner les images, elle appuie l’émotion ressentie par les joueurs à chaque étape de leur voyage dans l’univers de Neva.

Côté Gameplay :
 
Le jeu nous propose deux façons de jouer. Un mode aventure où l’on suit la trame de l’histoire, mais où l'on peut mourir si on ne fait pas attention, ainsi qu’un mode histoire avec des challenges plus faciles dans lequel nous ne pouvons pas mourir, ce qui permet de se concentrer sur la narration et d’éviter toute frustration liée à la mort de notre personnage.
 
Chaque niveau possède des mécaniques propres, liées à l’ambiance graphique de chacun, elles-mêmes liées à la croissance de Neva, tandis que vous contrôlez Alba dont les mouvements resteront identiques du début à la fin du jeu. Chacune de ces mécaniques uniques, une fois apprise, vous servira à affronter les ennemis suivants, renouvelant ainsi le gameplay efficace du titre malgré le panel de mouvements réduit de notre personnage. Cependant, certaines actions vous demanderont de la précision et un bon timing.
Pour conclure, Neva est une œuvre unique, aux graphismes magnifiques suivant le cycle des saisons mais aussi celui de la vie, le tout appuyé par une ambiance sonore magique. Désolé si ce test ne ressemble pas à un test classique, car l’expérience que j’ai vécue à travers ce titre est simplement somptueuse. Le jeu est assez court, environ 4 à 5 heures seront nécessaires pour le terminer, mais avec un prix à peine au-dessus de celui d’un roman, il serait dommage de passer à côté de ce chef-d’œuvre vidéoludique.
 

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