Date de sortie : 5 juin 2025
Développeurs : Capcom
Éditeur : Capcom
Plates-formes : Nintendo Switch 2
Genres : Combat
Prix : 54.99$
Depuis ses débuts en arcade dans les années 80, Street Fighter est une institution du jeu de combat. En 2023, Capcom a frappé fort avec Street Fighter 6, un opus qui a su moderniser la licence tout en gardant l'essence de ce qui fait battre le cœur de ses fans. En 2025, le jeu débarque enfin sur Nintendo Switch 2, une console plus puissante que sa devancière mais qui reste en retrait face aux mastodontes comme la PS5 Pro ou la Xbox Series X. La question est donc simple : cette version nomade vaut-elle le détour ou est-elle une simple version au rabais ? Spoiler : la réponse est nuancée.
Une version fidèle... dans l’intention
Tout d’abord, saluons Capcom pour son ambition. Plutôt que de livrer une version "allégée" comme c’était trop souvent le cas sur la première Switch, Street Fighter 6 sur Switch 2 propose la quasi-totalité du contenu des autres plateformes. On retrouve donc le mode World Tour, le Battle Hub en ligne, les modes Arcade, Entraînement, Versus et l’intégralité du roster, y compris les personnages DLC si vous possédez le Season Pass. Le jeu tourne avec le RE Engine, moteur maison de Capcom, ce qui est déjà un exploit sur une console hybride.
Cependant, cette fidélité a un prix : des compromis techniques. Le jeu vise les 60 FPS en combat, une obligation pour un titre de versus fighting, et s’en sort honorablement dans la majorité des affrontements. Toutefois, dans les environnements plus ouverts du mode World Tour, les baisses de fluidité sont notables, bien que jamais catastrophiques. Les textures sont moins détaillées, les ombrages plus simples, et les temps de chargement un brin plus longs que sur les autres consoles. Rien de dramatique, mais l'écart est palpable pour qui a déjà touché à une version plus musclée.
Le plaisir du jeu reste intact
Malgré ces limitations techniques, l’expérience de jeu reste incroyablement fun. Les affrontements sont nerveux, les contrôles précis, et l’équilibrage est au rendez-vous. L’ajout du Drive System — une mécanique centrale qui permet de gérer défense et attaque à l’aide d’une jauge commune — donne une nouvelle couche stratégique à chaque combat. Il pousse à la prise de risque tout en récompensant la créativité, un vrai plus.
Capcom a aussi eu la bonne idée d'intégrer deux types de contrôles : classiques et modernes. Les commandes modernes permettent aux débutants d'enchaîner les coups spéciaux et combos sans avoir à mémoriser les manipulations à six directions. Sur Switch 2, cette accessibilité est d’autant plus appréciée que beaucoup joueront sans stick arcade, simplement avec les Joy-Con ou en mode portable.
Par ailleurs, l’écran OLED de la Switch 2 magnifie les couleurs flashy des effets visuels, et l’interface reste lisible même en mode nomade. Pour les trajets ou les sessions improvisées, c’est un régal de pouvoir sortir Ryu ou Juri de sa poche.
Le mode World Tour : une ambition louable mais frustrante
Le mode World Tour, grande nouveauté de cet opus, propose une aventure solo où le joueur crée son propre avatar et explore un monde semi-ouvert, entre combats de rue et mini-quêtes. Sur le papier, c’est enthousiasmant, mais cette version Switch 2 montre ses limites ici plus qu’ailleurs.
L’univers manque de fluidité, les PNJ apparaissent parfois à la dernière seconde, et certaines zones sont volontairement plus vides. Le système de progression est intéressant, permettant de débloquer des techniques en s’entraînant avec les personnages emblématiques, mais l’interface manque d’ergonomie sur la console portable. Cela dit, pour les fans de RPG et de personnalisation, le contenu est conséquent et peut tenir en haleine une bonne vingtaine d’heures.
Multijoueur local et en ligne : une belle surprise
Un des gros points forts de cette version Switch 2 est son mode multijoueur local, qui fonctionne parfaitement. À deux consoles côte à côte, la fluidité est exemplaire, et les affrontements se chargent rapidement. Cela en fait une version particulièrement adaptée aux tournois maison, aux sessions entre amis ou dans un cadre compétitif de proximité.
Le mode en ligne, quant à lui, utilise le rollback netcode comme sur les autres plateformes. Les matchs sont généralement stables, à condition d’avoir une bonne connexion Wi-Fi ou, mieux encore, de brancher un adaptateur Ethernet. Le Battle Hub est bien là, avec ses avatars loufoques, ses bornes d’arcade virtuelles et ses défis communautaires. Par contre, le niveau de détail du hub a été revu à la baisse sur Switch 2 : textures floues, animations simplifiées, et quelques ralentissements lors des heures de pointe.
Contenu et fan service
Avec une trentaine de personnages disponibles dès le départ (et bien plus avec les DLC), un mode galerie bien garni, des défis quotidiens, des événements en ligne et un suivi régulier par Capcom, Street Fighter 6 reste l’un des jeux de combat les plus riches de sa génération. Même sur Switch 2, le joueur est choyé. Les cinématiques, bien que compressées, restent spectaculaires, et les doublages en japonais ou en anglais sont tous présents.
Mention spéciale au charisme du casting : Kimberly, Marisa, Jamie ou encore JP apportent un vent de fraîcheur tout en cohabitant avec les légendes comme Guile, Ken ou Chun-Li. Chaque personnage a son style, son rythme, et sa personnalité, ce qui rend les affrontements toujours uniques.
Finish Him…
Street Fighter 6 sur Nintendo Switch 2 est un portage ambitieux, parfois frustrant sur le plan technique, mais généreux en contenu et surtout fidèle à l’esprit de la série. Capcom n’a pas trahi sa licence : elle l’a rendue accessible, portable et toujours aussi palpitante.
Si vous cherchez la meilleure version graphique, vous vous tournerez sans doute vers une PS5 ou un PC. Mais si votre priorité est de pouvoir jouer partout, à tout moment, sans sacrifier l’essentiel du gameplay, cette version Switch 2 vaut largement son prix.
+ Contenu complet et fidèle aux autres versions (modes, personnages, options en ligne).
+ Gameplay précis et addictif, même en mode portable.
+ Multijoueur local et en ligne solide, idéal pour jouer partout.
- Compromis techniques visibles : textures, framerate variable en mode World Tour.
- Graphismes nettement inférieurs aux versions de salon, surtout dans les environnements ouverts.
- Interface parfois peu lisible ou ergonomique en mode portable, notamment pour les menus complexes.